Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

124 LES COMPLOTS MILITAIRES

Contre l’avis de Marmont, on l’arrêta. Alors on ne sut plus rien.

À Cambrai, plusieurs officiers de la légion de la Seine, ignorant l'échec de Paris, essayèrent, le 20, d'enlever les troupes qui refusèrent de les suivre. Dix d’entre eux, dont le capitaine Teyssié de la Motte, les lieutenants Pegulu, Desbordes, Grandot, Paquet; les sous-lieutenants Brue, Devarlet, Cordier, Dutoya, Remy, purent s'échapper, ainsi que Maziau, et passer en Belgique. Le lieutenant-colonel Caron avait déjà été arrêté le 16, à Épinal, pour tentative d’embauchage. Enfin, à Paris, on arrêta encore plusieurs officiers à la demi-solde connus pour leurs relations avec Nantil, comme Fabvier, Dentzel, Pailhès, Thévenin, Varlet, etc. Le nombre des arrestations s’éleva à 138. Mais des ordonnances de non-lieu, rendues pendant l’instruction, le firent retomber à 95, et enfin à 65.

Paris et le pays tout entier apprirent en même temps l’existence du complot et son échec.

Le Moniteur du 20 août s’exprimait ainsi, contre toute exactitude :

« Depuis quelque temps le gouvernement était informé que des machinations étaient mises en œuvre pour porter les troupes à la révolte. Il était assuré que le bon esprit qui anime les soldats français

déjouerait les projets formés par quelques hommes