Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LE COMPLOT DE PARIS (19 AOÛT 41820) 127

quinot qui retenait 75 prévenus, en mit hors decause 41, parmi lesquels le général Merlin, les colonels Fabvier, Dentzel, Pailhès, Varlet, les capitaines Michelet et Parquin, les lieutenants Dublar, Krettly, etc., et n'en garda que 34, dont 3 contumaces : Nantil, le lieutenant Lavocat et l'avocat Rey (de Grenoble). Cet arrêt, qui ménageait trop peu les conclusions de Jacquinot, fut suivi de sa démission. Il fut aussitôt remplacé par M. de Peyronnet, député du Cher, procureur général à Bourges, et un peu plus tard ministre de la justice.

Les débats publics s'ouvrirent le 7 mai 1821. Ils furent dirigés par le chancelier avec une haute dignité et une remarquable impartialité. La lecture de l’acte d'accusation et celle du réquisitoire occupèrent plusieurs audiences. Après quoi, on entendit 182 témoins, dont les dépositions remplirent tout l'intervalle du 10 mai au 8 juin.

«Une des dépositions les plus remarquables fut celle du duc de Raguse. C'était lui qui, sur les premières déclarations faites à son état-major par deux sous-officiers de la garde, leur avait adjoint un agent de sa police militaire, lequel avait été introduit par eux dans les conciliabules et avait depuis rendu compte de tout ce qu'il avait vu et entendu. Le maréchal justifia le rôle et les démarches de son

agent ; mais il y eut un point où il fut moins pré-