Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

128 LES COMPLOTS MILITAIRES

cis. Il avait le désir secret d'aller au devant des reproches qui pouvaient lui être adressés sur sa précipitation à donner des ordres dont la publicité avait empêché de prendre les conjurés sur le fait. Il s’appliqua à mettre en lumière les négligences ou même les infidélités de la police, à propos de lévasion de Nantil et de quelques-uns des principaux conjurés. Il poussa l’inexactitude jusqu'à dire, sans autre explication, que, dans la conférence qui avait eu lieule 19 août, à quatre heures après midi, chez le duc de Richelieu, on était convenu de prévenir le commencement d'exécution du complot par l’arrestation des principaux conjurés.

Tout cela était faux. Cette déposition de Marmont servit la malveillance des royalistes exaltés de la Chambre, déjà si disposés à croire qu’il n'aurait tenu qu’au gouvernement de mettre la main sur tous les coupables, sur les plus grands coupables. » (Pasquier, Mémoires, t.v, ch. 10.)

Pendant ces dépositions, quelques pairs, et principalement le général Maison, se firent remarquer par leur sympathie trop peu déguisée pour quelques-uns des témoins qui appartenaient à l’ancienne armée. Aussi Maison, malgré le royalisme qu'il avait affecté au début de la seconde Restauration, fut-il privé du gouvernement de Paris qu’on donna à Marmont. Le

général Defrance, qui avait eu également une atti-