Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LE COMPLOT DE PARIS (19 AOÛT 1820) 431

comme auraient pu le faire plus tard, à la dernière heure, les sergents de La Rochelle. De grands personnages étaient perdus ou gravement compromis. ji se leva. Plus d’un visage pâlit dans les tribunes réservées au public. « Nobles Pairs, s’écria-t-il, loin d’avoir été provoqué par moi, M. le colonel Fabvier me développait lui-même, le 20 août, les dispositions qu'il comptait prendre pour renouer et faire réussir le complot ; et s'il est permis de se servir de cette figure, je voudrais que des tenailles ardentes vinssent arracher la langue de celui de nous deux qui a menti ! » Puis, après un nouvel effort sur lui-même, il se rassit en disant : « Je n’ajouterai rien à ce que j'ai déjà déclaré. »

Fabvier voulut se retirer. Mais le président, le procureur général et plusieurs pairs insistèrent pour qu'il fit connaître auparavant le nom de l'inéermédiaire auquel il venait de faire allusion. Il s’y refusa. La Cour remit l’audience au lendemain € pour laisser au témoin le temps de la réflexion ».

Le lendemain, le colonel interrogé de nouveau persista dans son refus. Le procureur général (Peyronnet) prit la parole : « Le témoin a fait serment de dire toute la vérité. Ignore-t-il donc que violer son serment, c’est se parjurer ? que commettre un parjure, c'est manquer à l'honneur et accepter l'ignomi-

nie? — Vous parlez d'ignominie, monsieur le pro: