Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

132 LES COMPLOTS MILITAIRES

cureur général, répliqua Fabvier: c'est par ses actes, par sa vie qu’on la mérite. Mes actes, je vous les livre ; ma vie, je vous l’abandonne, et je laisse à la noble Cour le soin de prononcer. Quant aux motifs qui doivent diriger ma conduite, vous trouverez bon, monsieur le procureur général, que je cherche aile leurs des conseils sur ce qui touche à l'honneur. Je suis d’une famille et d’un pays, Monsieur, qui, en fait d'honneur, n’ont pas de leçons à recevoir de ceux qui ontouvert les portes deleur ville à l'ennemi. »

C'était une allusion sanglante à la conduite de M. de Peyronnet. Avocat à Bordeaux, au mois demars 1814, celui-ci s'était associé au maire de la ville, Linch, et à plusieurs autres royalistes pour appeler l’armée anglaise qur débouchait d'Espagne derrière nous, et pour lui livrer Bordeaux. Lord Beresford y était entré le 12 mars, avec 15.000 hommes. C’est ainsi que Louis XVIII avait été proclaméà Bordeaux avant même la chute de l'Empire.

L’allusion fut accueillie avec une vive approbation sur plusieurs bancs de la pairie; elle souleva de longs applaudissements dans les tribunes publiques. Le colonel fut condamné à 100 francs d'amende pour refus de témoignage. L’intermédiaire qu'il refusait de nommer était Joseph Dumoulin, de Grenoble, qui était sur le banc des accusés.

Les accusés furent défendus par les meilleurs avo-