Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

10 LES COMPLOTS MILITAIRES

nel Marin, de l'artillerie de l’ex-garde, le capitaine Brice et quelques autres concurent alors le projet de se jeter à travers champs et de rejoindre Napoléon. Is galopaient à toutes brides sur la route de Lyon, quand ils furent arrêtés par la gendarmerie. Drouet était déjà sous clef à Lille; les deux Lallemand furent incarcérés à Laon, Le 20 mars les sauva, mais la seconde Restauration ne les oublia pas.

Le retour de Napoléon fut un malheur. Il n'était souhaité que par l’armée qui espérait voir s'ouvrir une nouvelle carrière de fortune et de gloire. Les Bourbons n'y virent, ne voulurent y voir que le triomphe, habilement préparé, d’une vaste conspiration militaire.

C'était une erreur, nous le savons aujourd'hui. Mais comment s’en défendre alors, devant la défection, immense et rapide, qui se fit autour de la famille royale, devant ce mouvement extraordinaire et spontané qui jeta l’armée dans les bras de son Empereur? Voilà pourquoi, au lieu d’en accuser ses propres fautes, la Restauration ne s’en prit qu'à l’armée impériale. Ce qui n’était qu’aversion en 1814 se tourna en ressentiment en 1815. En 1814, on s’était contenté de réduire l’armée, Après Waterloo, on la supprima.

Le 16 juillet 1815, huit jours après sa rentrée à

Paris, dans une ordonnance contre-signée par Gou-