Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

142 LES COMPLOTS MILITAIRES

les officiers à la demi-solde pendant la première Restauration. Celle-ci avait réuni, à Paris, sous l’inspiration du chirurgien de la garde Grandménil, un certain nombre de chevaliers de la Légion d'honneur. Mais elle n'avait pas eu le temps de s'étendre. Le retour de l’île d'Elbe coupa court à ses projets, et le licenciement de l’armée de la Loire la dispersa.

Grandménil, retiré aux environs de Saumur, la reconstitua sur de nouvelles bases, en y faisant entrer, avec d'anciens soldats, des patriotes de toutes les classes. Le milieu était favorable. Si la guerre civile avait cessé d’agiter les provinces de l’Ouest, elle n’en laissait pas moins en présence deux partis irréconciliables, celui de la royauté et celui de la révolution. Quelques circonstances particulières y poussèrent encore; et, parmi elles, la présence à Saumur de l’école de cavalerie.

L'école de Saumur, établie en 1771, fermée pendant la Révolution et l’Empire, avait été réorganiste par ordonnance royale du 23 décembre 1814, sous le nom d'École d'équitation. Chaque régiment de cavalerie dut y envoyer quatre élèves, la moitié prise parmi les lieutenants et sous-lieutenants, l’autre parmi les sousofficiers ayant deux ans de service.

Jusqu'en 1821, les promotions d’élèves avaient été filtrées, en quelque sorte, par le système de Clarke,

et elles avaient fait de l’école un foyer de royalisme