Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE L'EST : BELFORT ET COLMAR 143

militant, hostile aux idées libérales de la population civile. Cet antagonisme éclatait en désordres fréquents dont le plus bruyant fut celui qui marqua un voyage à Saumur de B. Constant, député de la Sarthe. Les élèves de l’école empêchèrent Constant d'assister à un banquet préparé par ses électeurs, et le forcèrent de quitter la ville sous la protection de la gendarmerie (7 octobre 1820).

La colère excitée à Saumur par cet excès de turbulence détermina, quelques jours après, la formation de la société des Chevaliers de la liberté. Les premiers membres en furent, avec les anciens chirurgiens militaires Grandménil et Caffé, le chef de bataillon à la demi-solde Gauchais et son beau-frère Tisseau-Gauchais, Fournier, ancien maire de Saumur, Chauvet, professeur au collège royal d'Angers, et quelques autres.

L'association s’étendit avec une singulière rapidité dans la vallée de la Loire, de Saumur à Nantes. Elle avait pour adhérents, non seulement les officiers en réforme et à la demi-solde, et les anciens fonctionnaires, mais encore beaucoup de petits propriétaires, inquiets des menaces de la Restauration contre les acquéreurs de biens nationaux. Bien plus, elle trouva dans l’École même un concours inattendu.

Le re' janvier 1821, la promotion appelée à Sau-

mur était composée d'officiers et de sous-officiers