Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE L'EST : BELFORT ET COLMAR 145

dée, dans une modeste chambre de la rue Copeau, la société qui allait devenir si puissante.

Elle était nettement républicaine. Elle se proposait surtout d’en appeler au peuple pour le choix et la constitution de son gouvernement.

L’organisation en est connue. La direction générale appartenait à un conseil suprême ou haute vente, au-dessous de laquelle étaient des ventes centrales et particulières. La réunion de vingt membres suffisait à former une vente particulière. Les ventes particulières ne correspondaient pas entre elles, mais ressortissaient chacune à une vente centrale qui correspondait avec la vente suprême. Les admissions se faisaient avec une grande simplicité, et sans l’appareil dramatique qu'on leur a prêté. Les affiliés faisaient le serment de garder, sous peine de mort, le secret le plus absolu, d’obéir aux ordres de la vente suprême et d’avoir un fusil toujours prêt, avec cinquante cartouches.

Anciens militaires, étudiants, employés de commerce, s’affilièrent avec un empressement extraordinaire. Parmi les premiers qui vinrent s'adjoindre aux fondateurs, on peut citer l'étudiant en médecine Trélat, qui fut un des chefs de l'opposition républicaine sous Louis-Philippe, avec son camarade Guinard; Pierre Leroux, rédacteur du Globe, les deux

frères Arnold ct Ary Scheffer, l’un journaliste, l’autre 9