Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE L'EST : BELFORT ET COLMAR 149

d’ailleurs pas, et dont on ne trouvait qu'un seul exemplaire dans toutes les bibliothèques du royaume (juillet) ; enfin, au mois de mars 1821, tandis que les Autrichiens s’enfonçaient dans le royaume de Naples pour y rétablir l’absolutisme, le Piémont se soulevait derrière eux, et proclamait la monarchie constitutionnelle.

Ces événements excitaient les éloges de nos libéraux et, avec leurs discours, ils étaient d’un dangereux exemple pour notre armée. La Charbonnerie achevait de la pervertir, et de lui faire croire qu’il ne tenait qu’à elle de changer les destinées de notre pays.

A Paris, il y avait une vente à l'École polytechnique; une dans le 45e de ligne, dont quelques sergents allaient devenir célèbres ; une dans le 48, etc. Dans l'Ouest, le travail des Chevaliers de la liberté avait préparé le terrain : on pouvait compter sur les sympathies affirmées déjà dans l'affaire du 19 août. Elles étaient profondes à Saumur dans l’École de cavalerie; réelles à Nantes, dans le 13e de ligne ; à Angers, dans le 44° ; à Rennes, dans l'artillerie ; à Brest surtout, où l'esprit d’opposition éclatait en désordres fréquents, qui donnaient fort à faire au général de Coutard, et qui amenaient, en septembre 1820, une mission spéciale de Lauris-

ton.