Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE L'EST : BELFORT ET COLMAR 157

Ces officiers avaient fait de la propagande autour d’eux. Par l'intermédiaire du lieutenant à lademi-solde Roussillon et de l'avocat Petit-Jean, ils avaient travaillé le 29° de ligne, dont les deux bataillons étaient cantonnés à Belfort et à Neu-Brisach. À Belfort, les sous-lieutenants Manoury et Peugnet: à Neu-Brisach, les lieutenants Armand Carrel, Levasseur, Maillet, et de Grometty avaient promis le concours de leur bataillon. Le général en inactivité Dermoncourt se flattait d'enlever son ancien régiment, le 7° chasseurs à cheval, en garnison à Colmar. Enfin, les intelligences s'étaient étendues à Strasbourg, dans l'artillerie et les pontonniers : à Metz, dans l'École d’application et le régiment du génie; à Épinal, dans un régiment de cuirassiers, etc.

Voici le plan qui fut adopté : les garnisons de 3elfort et de Neu-Brisach devaient se soulever la même nuit, à la même heure, arborer le drapeau tricolore, et faire leur jonction à Colmar, où serait proclamée la déchéance des Bourbons et installé un gouvernement provisoire composé de Lafayette, Voyer d’Argenson et J. Kæchlin. Mulhouse devait suivre le mouvement, qui gagnerait Strasbourg, Metz et toute la région, tandis que le commandant Brice, avec les débris des corps francs qu’il avait si bravement employés en 1815, couperait les communications entre

l'Alsace et Paris.