Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

158 LES COMPLOTS MILITAIRES

On choisit la nuit du 29 au 30 décembre 1821.

Dans le Midi, l’organisation allait plus lentement. L'explosion n’y était possible que dans les premiers jours de janvier. Elle devait éclater à Marseille.

AMarseille, les officiers à la demi-solde et des volontaires recrutés par le capitaine Vallé devaient s’emparer des autorités, tandis que le commandant Caron, du 5° de ligne, avec son bataillon gagné à la cause, déploierait le drapeau tricolore et occuperait la Cannebière. Maîtresse de Marseille, l'insurrection remonterait la vallée du Rhône jusqu'à Lyon, dont Corcelles répondait.

Aux yeux des organisateurs de cet immense complot, c’en était fait de la monarchie des Bourbons, Mais ils avaient compté sans les accidents. Or, s'il en arrive souvent dans la vie, dans les conspirations il en arrive toujours.

Ils commencèrent par Saumur.

À Saumur, le terrain était bien préparé. Le lieutenant Delon, qui était franc-maçon et qui s’était fait recevoir vénérable de la loge de Saumur, avait redoublé sa propagande dans l’École. Au dehors, il était secondé par Gauchais et Frion, qui tenaient tout prêts, chez un chapelier du nom de Marquis, des uniformes et des drapeaux tricolores.

Le général Gentil Saint-Alphonse, commandant

de l'Ecole, averti par deux sous-officiers, eut vent de-