Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE L'EST : BELFORT ET COLMAR 159

quelques menées. Il se borna à faire arrêter Delon, qui s’échappa. Nul autre n’était compromis, et les conjurés maintenaient leurs dispositions, lorsqu'un violent incendie éclata à Saumur, dans la nuit du 18 au 19 décembre, et dura plusieurs jours.

Tous les habitants s’employèrent à combattre le danger, et avec eux, avant eux, les élèves de l’École. Malheureusement, un mur s’écroula, écrasant plusieurs officiers et en blessant quelques autres, la plupart chevaliers de la liberté. On emporte les morts et on trouve dans leurs poches des notes mystérieuses et des listes qui confirment les dénonciations des jours précédents. Le 24, peu d’heures après cette découverte inattendue, une trentaine de sous-officiers étaient arrêtés.

À Saumur, le complot n'était qu'ajourné, Il fut manqué à Belfort.

Le plan du mouvement d’Alsace avait reçu l’approbation de Lafayette et de la haute vente, et Joubert et Bazard avaient été chargés d’en assurer les derniers préparatifs. Ils visitèrent successivement Mulhouse, Belfort, Neu-Brisach, Colmar, et se rencontrèrent à Strasbourg avec Buchez. Toutefois, Manuel conseïlla à Kœchlin et à Voyer d’Argenson, qui connaissaient bien le département du Haut-Rhin où-ils habitaient plusieurs mois de l’année, de partir

un peu avant l’époque fixée pour serendre un compte