Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE L'EST : BELFORT ET COLMAR 161

qu'après s'être assuré de la présence de Lafayette et de ses collègues il reviendrait donner à ses camarades le signal de l'insurrection. L'idée d’un mouvement simultané était donc abandonnée, et la garnison de Brisach promettait seulement de suivre l'exemple de Belfort.

Le r°' janvier 1822, tandis que Lafayette, avec son fils Georges et un serviteur dévoué, s’acheminait vers Belfort, suivi de près par Manuel, accompagné du colonel Fabvier, tout se disposait dans la place pour le mouvement, et les principaux postes étaient confiés à des officiers et à des sous-officiers affiliés.

La nuit venue, après l’appel du soir, l'adjudant Tellier ordonna aux hommes de mettre les pierres aux fusils, de préparer les sacs et d'attendre de nouveaux ordres. Puis il invita à souper les sergentsmajors du bataillon, tandis que le colonel Pailhès, chargé de la direction militaire du mouvement, hébergeait dans un hôte] voisin un certain nombre d'officiers du bataillon et d'officiers à la demi-solde ou en réforme, accourus des environs pour s'associer à l’entreprise. Dans une salle ornée de drapeaux tricolores, d’aigles et d’emblèmes patriotiques, les convives escomptaient bruyamment le succès. Et comment en douter? Aucun officier n’habitait la caserne. Or, en se réunissant à minuit, le bataillon

qui formait la garnison de la place se trouverait sous