Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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la seule autorité des officiers et des sous-officiers affiliés ; le reste des chefs n’apprendrait les faits que le lendemain, après l'exécution, lorsque le mouvement complètement organisé aurait encore pour appuis les nombreux complices du dedans et du dehors, la population de la ville et des faubourgs et trois membres de la Chambre des députés constitués en gouvernement provisoire. C’est encore le hasard qui dérangea tout.

Un sergent-major arrivé de congé la veille, et qui n'était pas dans le secret, s'étonne de l'attitude des chambrées et de leurs dispositions. Il en parle à son capitaine, devant un de ses collègues. Tous les deux, étonnés à leur tour, préviennent le lieutenant-colonel, M. de Reyniac, qui court chez le commandant de place, le chevalier de Toustain. L'idée d’un complot se présente aussitôt à l’esprit de celui-ci. Il invite le lieutenant-colonel et les deux officiers à se transporter à la caserne pour faire cesser les préparatifs et ramener les troupes, tandis que lui-même se charge de visiter les postes.

Pendant ce temps, le dénonciateur involontaire rencontre Tellier auprès de la caserne et lui raconte ce qu'il vient de faire. L’adjudant, effrayé, court à l'hôtel où festoyait Pailhès et annonce que tout est découvert. À cette nouvelle, confirmée par Peugnet

et Roussillon, envoyés aux renseignements, tous les