Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

166 LES COMPLOTS MILITAIRES

précises. Les aveux de Tellier, contestés par ses co= accusés, ne portaient que sur Pailhès, Dublar et Roussillon. Les plus compromis, ceux qu’atteignaient les témoignages des trois officiers du 29° et surtout celui du commandant de place, étaient précisément des contumaces.

Aussi le 13 août, la Cour ne punit que de cinqans de prison Païlhès, Dublar, Guinan et Tellier déclarés coupables de complot contre la sûreté de l’État, et elle acquitta les autres accusés présents (1). En revanche, le 30 septembre suivant, jugeant sans l’assistance du jury, elle condamna sept des contumaces à la peine de mort, savoir : les six officiers Peugnet, Manoury, Desbordes, Brue, Pegulu, Lacombe, et l’avocat Petit-Jean.

Sur ce procès de Colmar vint se greffer une autre tentative de complot; celle dont fut victime le colonel Caron. Ce n’était qu’un guet-apens, organisé par le gouvernement avec les autorités militaires. Le député Kœchlin l’affirma, dès le premier jour, dans une brochure retentissante qui lui valut six mois de prison. Il faut bien reconnaître aujourd'hui qu'il avait raison (2).

(1) Pailhès rentra au service après les événements de 1830. Par un singulier retour des choses d'ici-bas, et surtout de la politique, il fut chargé de garder au château de Ham les an-

ciens ministres de Charles X. Il devint maréchal de camp, et mourut en 1840.

(2) Relation historique des évènements qui ont eu lieu à