Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE L'EST : BELFORT ET COLMAR 167

Caron (Auguste-Joseph), lieutenant-colonel de dragons avait été compromis dans la conspiration du 19 août. Acquitté, mais mis en réforme sans traitement, il s’était retiré à Colmar (1).

Pendant que Pailhès et Dublar étaient en prison auprès de lui, il les visitait souvent, et il songea à les délivrer. Il s’ouvrit de son dessein à un ancien lieutenant, du nom de Roger, alors maître de manège, et à un sergent Delzaive, du 46e deligne, en garnison à Colmar. Ce Delzaive affectait une haine profonde contre les Bourbons. Il s’empressa d’aller dénoncer Caron.

Celui-ci, que les prisonniers eux-mêmes s’efforçaient de mettre en garde contre les pièges qu’on pouvait lui tendre, y tomba cependant. On lui laissa entrevoir la possibilité, non seulement de délivrer ses amis, mais encore de provoquer dans la garnison de Colmar un soulèvement plus heureux que celui de Belfort. Le sergent Magnien, du 46° de ligne, le maréchal-des-logis Thiers, des chasseurs à cheval

de l’Allier, et le maréchal-des-logis Gérard, des

Colmar et dans les villes voisines, les 2 et 3 juillet 1822, par J. Kæœchlin, député du Haut-Rhin. Paris, in-80, 1822 (43 pages). — Lacretelle, historien royaliste, est de l'avis de Kæchlin (t. 1", ch. 22)et Pasquier est forcé de s’y ranger lui-même (Hem. ti, v, ch. 16).

(1) Caron était né en 1773. Il était parti comme volontaire. Il n'avait aucun lien de parenté avec le chef de bataillon du 5° de ligne, à Marseille.