Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES COMPLOTS DE L'EST : BELFORT ET COLMAR 469

mentdu maréchal-des-logis Thiers.A un quart de lieue dela ville, sur la route, onrencontra Caron, en civil, qui prit avec Thiers la tête du détachement. A peu de distance de Hattstadt, à deux lieues de Colmar, le colonel s'écarta, entra dans un chemin creux et reparut vêtu de son ancien uniforme de dragon, avec les insignes de son grade. Thiers lui céda alors le commandement. Caron l’accepta et adressa aux hommes quelques paroles énergiques terminées par le cri de: Vive Napoléon II ! que répéta tout l’escadron.

Au sortir du village, la troupe quitta la route de Belfort pour celle de Mulhouse. Auprès de Mayenheim, un escadron de chasseurs de la Charente se présenta tout à coup. Il était conduit par le maréchaldes-logis Gérard, et dans les rangs se trouvaient également dissimulés plusieurs officiers. Il amenait le lieutenant Roger, en tenue bourgeoise. Les deux escadrons s’abordèrent et se mêlèrent aux cris de : Vive Napoléon II! À bas les Bourbons !

On traversa le village de Mayenheim en poussant les mêmes cris, puis celui d’Ensisheim. Enfin, on arriva à Battenheim, à deux lieues de Mulhouse, après une course de huit lieues. C'était le soir.

La petite troupe s’arrête. Caron et les sous-officier s'installent chez un aubergiste, maire de la commune. « Nous ne sommes plus les soldats du roi,

criaient les sous-officiers, mais les soldats de Napo10