Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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léon II ! Que dites-vous de cela, Monsieur le maire ? » Le maire évite de répondre et sert ses nouveaux hôtes. Chacun boit. Tout à coup, les soldats se jettent sur Caron, puis sur Roger, les désarment, et les chargent de liens avec force bourrades.

Lelendemain matin, les deux escadrons quittaient Battenheim et rentraient dans Colmar à midi, avec leurs deux prisonniers, aux cris de : Vive le Roi!

Le même jour, 3 juillet, on arrêtait M*° Caron, et la justice se transportait dans les villages traversés par les deux escadrons pour informer contre les habitants qui auraient répondu aux cris séditieux des soldats par des cris semblables ou par des marques de sympathie. Le guet-apens était complet.

Quelques jours après, le 12, le général Pamphile Lacroix, commandant la division de Strasbourg, passait en revue, à Colmar, le 46€ de ligne et les deux régiments de chasseurs à cheval. Après la revue, il fit former le cercle, et prononça un discours où se trouvaient ces phrases : « Le père de la patrie, souriant à la fidélité de ses enfants, se complaît à déverser sur eux ses bienfaits à pleines mains. Les sieurs Thiers, Gerard, maréchaux des logischefs, et Magnien, sergent au 46e de ligne, sont promus au grade de sous-lieutenant. Le roi a poussé sa bienveillance paternelle jusqu’à me char-

ger d'apporter à chacun de ces sous-officiers, ainsi