Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

ES COMPLOTS DE SAUMUR. LE GÉNÉRAL BERTON 211

vingt ans de prison. Il en fit cinq. La peine de Saunion fut convertie en travaux forcés à perpétuité,avec exposition publique et flétrissure.

Le complot de Saumur fut le troisième et le dernier des grands complots organisés contre les Bourbons.

Celui du 19 août 1820 était surtout militaire; celui de Belfort était l'œuvre de la Charbonnerie ; celui de Saumur appartint aux Chevaliers de la liberté. Le premier, au cœur même de Paris, était le plus dangereux ; le second était trop éloigné du centre ; le troisième avait le même défaut ; mais la Bretagne offrait une base de résistance qu’on n'aurait pas trouvée en Alsace,

Ce complot avait plus de chances de succès qu'on ne l’a cru généralement. Sans renverser la monarchie, il était capable delui susciter de sérieuses difficultés, si l’on songe aux intelligences que le parti possédait dans toutes les garnisonsdel” Ouest. Maisil y fallait de larapidité et del’audace. Berton n'y mit que des scrupules et des lenteurs. Ce complot est le seul qui ait eu uncommencement d'exécution, pour dégénerer, presque aussitôt, en manifestation armée, mais pacifique.

Cet échec n’en inspira pas moins au gouvernement une politique nouvelle et rigoureuse. Berton et ses complices ne furent que les dernières victimes de cette funeste entreprise. Il y en avait eu d’autres, comme

nous allons le voir.