Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES QUATRE SERGENTS DE LA ROCHELLE 229

santes sur cet épisode, Trélat écrit ce qui Suit:

« Le général Despinois se rendit dans leur prison. Le misérable essaya de les attendrir en feignantde partager leur douleur. Il leur parla de leurs mères; il alla jusqu'à pleurer, et, voyant qu’il n'en obtenait rien, il changea tout à coup de système et se porta contre eux à la plus grande fureur et aux plus grossières brutalités. Ces âmes généreuses réagirent contre une pareille lâcheté, et laissèrent échapper, sous forme de menace, quelques aveux au milieu de l’expression de leur mépris. C'était tout ce que voulait l’espion (1). »

Certes, Despinois avait déjà donné sa mesure, et son zèle n'était pas pour s'arrêter devant les scrupules. Mais encore faudrait-il justifier une imputation aussi odieuse. Trélat ne le fait pas. En revanche, nous possédons les deux lettres de Pommier et de

(1) Trélat, La Charbonnerie, dans Paris Révolulionnaire, VIT.

Voici ce qu'il dit de Bories, dans le même article : « Je n’ai connu que Bories... C’etait un jeune homme de vingt-six ans, qui, sous un extérieur plein de douceur et de grâce, cachait l'âme la plus élevée et la plus ferme Il n'avait du militaire que le courage et la franchise. sans aucun des defauts que produit l'oisivete des casernes. Ses mœurs étaient pures, ses goûts simples et sa vie reliree. il passait la plus grande partie de son Le nps à la lecture. Bien q rentré fort jeune au service, il avait toutes les quahtes du ciloyen, et il s'enflammait souvent pour l'eclat de notre gloire miliuure... Ce fut uu graud crime et un grand malheur qe le meurtre de Bories, car il avait dans sa

ièle de nobles pensees et, au fond du cœur, un puissant amour de l’humaunile. » è