Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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Goubin. Elles sont d’un style humble et repentant, sans ombre de menace (1).

D’après le récit qu’ils ont fait à l’audience, Despinois se serait fait passer lui-même pour carbonaro, et leur aurait arraché des aveux, avec la promesse d'une grâce qu'il savait impossible. Ce qui demeure certain, c'est que l'attitude de Despinois fut équivoque, car il se fit dispenser de paraître aux débats. Mais son intervention devait être d’un puissant secours pour l'accusation : car les deux lettres de Pommier et de Goubin avaient plus de portée que la déposition de Goupillon.

En effet, Goupillon n'avait révélé que des détails relatifs à la vente militaire. Par Pommier et Goubin, on apprit l'existence de la vente centrale de Paris, et on put arrêter quelques civils, parmi lesquels Hénon, qui fit des aveux. L'autorité put obtenir ainsi une connaissance assez complète de la Charbonnerie, en ce qui concernait les ventes particulières et centrales. Mais il lui fut impossible de remonter plus haut, c’està-dire jusqu’à la vente suprême, jusqu’à Lafayette et aux autres. C'était la meilleure preuve de l’habile or-

ganisation de la société.

(x) Arch. Nat, fonds cité.6659-D. 152. (Complot de la Rochelle.) — Déclaration de Goupillon (19 mars). — Lettres de Pommier (25 mars) et de Goubin (26 mars) au général Despinois. Certifiées conformes par le général. Je n’en donne pas le texte, par égard pour ces pauvres gens.