Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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tout ce qu'ils avaient écrit et signé à la pression du général Despinois (1).

Aussi bien, dans ce procès, il ne s'agissait pas d’une conspiration proprement dite, mais d’une société secrète, formée, il est vrai, pour conspirer. Les conjurés n’avaient ni arrêté, ni même discuté un plan de révolte ; 1l n’y avait pas eu le moindre commencement d'exécution. Réduite à ses éléments particuliers, l'affaire était des plus simples. Mais le réquisitoire de l'avocat général en transforma le caractère et lui donna de bien autres proportions.

Ce réquisitoire, prononcé le 29 août, et dans lequel les prétentions littéraires se mélaient aux passions politiques, est resté célèbre. C’est un véritable document historique (2).

Après avoir rappelé, comme dans l’acted’accusation, que le complot de La Rochelle se rattachait à un vaste plan d’insurrection, Marchangy retraçait l’histoire des menées révolutionnaires depuis la Restauration. Dénonçant le carbonarisme comme le centre et le foyer de cette « épidémie morale » qui sévissait alors sur l’Europe, il frappait d'anathème non seulement les soulèvements de Naples, du Piémont, de l'Espagne, mais même celui de la Grèce « qui avait presque usé ses fers en les portant depuis des siècles ».

(x) Cest la présence des poignards à forme particulière qui resta toujours difficile à expliquer. (2) Plaidoyer, etc., in-8°, 182».