Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

238 LES COMPLOTS MILITAIRES

La plupart s’élevèrent contre la manœuvre de Marchangy, qui consistait à tirer de faits généraux une accusation particulière. En matière criminelle, il n’y a pas de faits généraux; tout doit être ramené à des faits précis. Ils soutinrent que les faits particuliers qu’on avait pu établir ne constituaient pas un complot véritable; enfin, ils supplièrent le jury de ne pas se laisser dominer par les passions politiques, montrant que des châtiments rigoureux ne pourraient qu'rriter les esprits et préparer de nouveaux malbeurs. La plaidoirie qu’on attendait avec le plus d’impatience Ctait celle de Mérilhou, défenseur de Bories, et qui était lui-même membre de la haute vente. Elle ne fut que correcte et suffisante, sans aucun de ces mouvements qui saisissent et entraînent un auditoire. Elle ne se releva que dans une réplique à Marchangy, qu'on lira plus loin.

Les dénégations systématiques des accusés militaires, contraires à la concordance de leurs aveux, avaient indisposé le jury. Un incident inattendu les perdit.

Quelques jeunes gens avaient cru les sauver en intimidant ceux qui allaient prononcer sur leur sort. Les jurés, leurs femmes et l’avocat-général reçurent,

Son discours fit le plus piquant contraste avec l’apprêèt et l’emphase de Marchangy.