Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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quence, elle le déclare non coupable. Elle fait entrer

les accusés absous par le verdict, et prononce leur .

acquittement. Les autres accusés sont ensuite introduits. Ils pressentent déjà leur sort. Ceux de leurs camarades qui ont été appelés les premiers n’ont pas été fouillés, comme d'ordinaire. Eux viennent de l'être encore, et minutieusement.

Il est plus de onze heures du soir, et le spectacle est étrange. Quelques bougies éclairent mal le tribunal, le banc des jurés et celui des avocats. Le reste de la salle est dans l'obscurité. Il y règne un morne silence.

Un greffier donne lecture de la déclaration du jury et l'avocat-général requiert l'application de la loi. Me Berville, la voix étranglée par l'émotion, demande la parole. — Parlez plus haut, je n’entends pas, s’écrie Marchangy. — Comment voulez-vous qu'il ait la force de parler ? fait observer M° Renouard, — C’est dans l'intérêt même des accusés, riposte aigrement l’avocat-général.

Me Boulay (de la Meurthe). — Tout le monde n’a pas la même puissance d’organe dans un aussi triste moment.

Berville rassemble ses forces pour soulever une dernière difficulté juridique. La Cour se retire pour en délibérer. Alors éclatentles sentiments jusqu'alors

contenus. Les condamnés et les défenseurs se cher-