Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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vif intérêt à tout le parti libéral. Déjà, avant l’ouverture du procès, lorsqu'ils étaient détenus à la Force, on avait fait une tentative pour les délivrer qui avait failli réussir. Il s'agissait de pratiquer un souterrain qui, d’une maison voisine, aboutissait à la prison. Ce travail était presque achevé lorsqu'ils furent transférés à la Conciergerie.

Après le procès, lorsqu'ils furent enfermés à Bicétre, le Carbonarisme s’agita. Il semblait, en effet, qu'avec eux le Carbonarisme avait été frappé à mort, et que, les abandonner à l'échafaud, c'était abdiquer. On proposa de les enlever de vive force sur le chemin de Bicêtre au Palais de Justice; de convoquer, sur le chemin de la Grève, tous les bons cousins de Paris ; on était plus nombreux que les soldats du roi, on les désarmerait, on couperait les liens des condamnés qui s'enfuiraient dans une chaise de poste préparée ; etc.

Tous ces projets furent abondonnés lorsqu'on apprit d’un jeune étudiant en médecine, Guillié-Latousche, employé à Bicêtre, que le directeur de la prison se prôterait à l'évasion des prisonniers, si on lui assurait un capital équivalent à son traitement annuel. On réunit difficilement 70.000 fr., qui devaient être offerts par le jeune étudiant, de concert avec un interne en médecine de service à Bicêtre. Au dehors,

les colonels Dentzel et Fabvier, Ary Scheffer, Horace