Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES QUATRE SERGENTS DE LA ROCHELLE 247

Vernet et quelques autres préparaient les moyens de faire passer les prisonniers en Angleterre, avec le directeur de la prison. L’aumônier de Bicêtre, oncle de celui-ci, et mis par lui dans la confidence, révéla le projet à la police. On ordonna au directeur de conduire l'affaire jusqu’au flagrant délit. Guillié et l’interne, Margue, furent en effet surpris au moment où ils comptaient une partie de la somme. Guillié réussit à s'échapper (r).

Ce fut le dernier effort du Carbonarisme en faveur de ses quatre victimes.

Le 21 septembre, à huit heures du matin, les quatre sergents furent extraits de Bicêtre et conduits, sous bonne escorte, à la Conciergerie. On leur annonça qu'ils seraient exécutés à quatre heures, et on les plaça dans des cellules séparées. L’aumônier ne tarda pas à s’y présenter. C'était le vénérable abbé Montès. Ils refusèrent son ministère. On avait fait

de la religion un instrument politique ; on l’avait as-

(x) Cette tentative devint l’objet de poursuites correctionnelles contre les colonels Fabvier et Dentzel, les étudiants Margue et Latousche. Fabvier fut acquitté, Dentzel condamné à quatre mois de prison : les deux étudiants à trois mois (18 novembre).

En outre, de sévères condamnations furent prononcées contre des journaux libéraux, le Constitutionnel, le Courrier, le Journal du Commerce, le Pilote, pour des comptes rendus du procës, où l’autorité signalait « de l’infidélite et de la mauvaise foi ». Toute l’année 1822 fut d'ailleurs marquée, en même temps que par cesrigueurs contre les personnes, par de nombreuses poursuites contre les journaux. Conséquences des lois nouvelles sur la presse.