Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1823) 265

La renommée qui le devançait le fit écouter, non comme un discours, mais comme un oracle (1). »

Après avoir étudié l'intervention au point de vue européen comme au point de vue français; après avoir montré la nécessité d'éviter la contagion morale, dans l'intérêt monarchique, il terminait en découvrant sa véritable pensée, et il vantait les résultats de l'expédition comme s’ils étaient déjà obtenus :

« Si la guerre avec l'Espagne a, comme toute guerre, ses inconvénients et ses périls, elle aura eu pour nous cependant un immense avantage. Elle nous aura créé une armée ; elle nous aura faitremonter à notre rang militaire parmi les nations; elle aura décidé notre émancipation et rétabli notre indépendance. « Il manquait peut-être encore quelque chose à la réconciliation complète des Français. Elle s’achèvera sous la tente. Les compagnons d'armes sont bientôt amis, et tous les souvenirs se perdent dans la pensée d’une commune gloire.

« Le roi, ce roi si sage, si paternel, si pacifique, a parlé. Il a jugé que la sûreté de la France et la dignité de la couronne lui faisaient un devoir de recourir aux armes après avoir épuisé les conseils, Le roi a voulu que 100.000 soldats s’assemblassent sous les

(1) Lamartine. Æistoire de la Restauration, t. vu, livre 4o. — il faut lire tout le passage consacré à Chateaubriand.