Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

266 LES COMPLOTS MILITAIRES

ordres du prince qui, au passage de la Drôme, s’est montré vaillant comme Henri IV. Le roi, avec une généreuse confiance, a remis le drapeau blanc à des capitaines qui ont fait triompher d’autres couleurs; ils lui rapprendront le chemin de la victoire; il n’a jamais oublié celui de l'honneur. »

C'est le lendemain, 26 février, que Manuel prononça le discours qui souleva tant de tapage et qui fit prononcer son expulsion (4 mars).

Le crédit voté par la Chambre des députés (5 mars), à l'exception de toute la gauche, rencontra dans la Chambre des pairs une assez vive opposition. Chateaubriand y répondit encore par des phrases élégantes et sonores, et l’expédition fut décidée (14 mars).

Dès le 29 janvier, on avait nommé l'état-major chargé de la conduire.

Le duc d'Angoulême avait le commandement en chef, avec le titre nouveau de généralissime. Il n'avait pas voulu d’un maréchal de l’Empire auprèS de lui, de peur qu'on n’attribuât à celui-ci tout le mérite de la campagne (1). Cependant, afin qu'on ne pût dire que les maréchaux avaient été systématiquement écartés, on donna au vieux maréchal Moncey le commandement d'une armée destinée à opérer en

Catalogne.

(x) CF. Pasquier, Mémoires, . v, ch. 18. — Pasquier rapporte un entretien qu’il eut avec le duc d'Angoulême sur ce sujet.