Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1893) 267

Le choix des officiers généraux avait été difficile. Les royalistes ne voulaient que des hommes de leur parti. Au contraire, le duc cherchait les généraux les plus capables. Surtout, il entendait profiter de l'occasion pour apaiser les dissentiments politiques. Si quelques chefs lui furent imposés, comme le prince de Hohenlohe, principicule allemand quis’était attaché jadis à l'émigration, qu’on s'étonnait de trouver dans nos rangs, et qu'on s’étonna davantage de voir passer maréchal de France après la campagne; comme d’Autichamp, ancien chef vendéen; comme Canuel et Donnadieu, qu’il suffit de nommer; comme lebaron de Damas, qui n'était réputé que pour sa dévotion excessive; la plupart étaient des officiers généraux de l'Empire qui avaient fait leurs preuves sur tous les champs de bataille, comme Oudinot, Molitor, Bourke, Bordesoulle, Curial, Domon, etc.

Toutefois, malgré sa bonne volonté, le duc d’Angoulème ne pouvait se flatter de grandes qualités stratégiques. Il n’avait fait campagne que pendant les Cent-Jours, contre Grouchy, et Grouchy, après l’avoir battu dans la vallée du Rhône, lui avait imposé une capitulation qu'il ne tenait qu'à lui de rendre plus humiliante. Il Jui fallait un major-général à la fois habile et dévoué.

Le maréchal Victor, alors ministre de la guerre,

souhaitait ardemment cet emploi. Il avait préparé de