Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

268 LES COMPLOTS MILITAIRES

sa main un plan d'invasion où se retrouvait l’expérience de ses brillants services en Espagne (1). Le duc ne voulait pas de sa tutelle. On avait pensé à Macdonald. Mais sa santé ne lui permettait pas de faire campagne. Soult était discrédité. Suchet aurait êté d’excellent conseil.

Sur la demande même du prince, on nomma le général Guilléminot, directeur du Dépôt de la guerre, officier du plus grand mérite, qui avait servi dans les armées de la République et de l’Empire, et bravement combattu à Waterloo. Ce choix fit pousser les hauts cris aux royalistes. Le duc y persista et n'eut qu’à s’en louer (2).

Comme l’avait annoncé le discours du trône, près de 100.000 hommes étaient rassemblés au ‘pied des Pyrénées. (Exactement 95.062 hommes et 21.409 chevaux.) Ils comprenaient deux armées distinctes et de force inégale, dont l'effectif était partagé en cinq corps.

La première armée et la principale, sous le duc d'Angoulême, avec les 1°, 2° et 3° corps (Oudinot,

(1) Analyse des opérations militaires qui devront avoir lieu en Espagne. Mss. in-18. Avec la signature de Louis XVIII. Archives de la guerre (avril 1823). Ce manuscrit a été offert aux archives par le duc de Bellune, petit-fils du maréchal (novembre 1892).

(2) Guilleminot (1774-1840) était né à Dunkerque. Après 1823, il fut envoyé comme ambassadeur à Constantinople, où il resta

jusqu’en 1831. Il a laissé un Précis de la Campagne de 7823. 1n-8°, 1824.