Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

274 LES COMPLOTS MILITAIRES

d'employer le second. On attaqua en quelque sorte l’armée de deux côtés à la fois, du côté de l'Espagne et du côté de la France.

Depuis le triomphe des idées constitutionnelles, l'Espagne était le refuge des libéraux de Naples et du Piémont, échappés aux vengeances de leurs princes et de l'Autriche. Il s'y était ajouté, en 1822, quelques réfugiés français, Au commencement de 1823, tous les proscrits de la Restauration furent invités à S'y rendre. Contumaces des procès militaires de l'Est, de Nantes, de Poitiers, et d’ailleurs; prévenus acquittés, mais renvoyés du service; carbonari jeunes et obstinés, comme Joubert; officiers démissionnaires, comme Carrel; les uns débarqués de Belgique et d'Angleterre; les autres venus de France; tous affluèrent dans la Péninsule, se rapprochèrent des Pyrénées, et ouvrirent des intelligences avec les officiers et les sous-officiers des régiments placés aux

avant-postes.

Un journal d’Espagne, publié en français, sous

l'inspiration des réfugiés, l’Observateur, écrivait, le

19 février 1823 :

« Plusieurs Français de distinction, de ces hommes

dont la nation se glorifie et qui ont tant contribué à

sa gloire, ont conçu le projet de passer en Espagne,

et d'y former une régence qui expédiera des ordres

et des décrets au nom de Vapoléon 11, légilime