Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

218 LES COMPLOTS MILITAIRES

les rapports qu'il avait déjà entamés à Paris. Le désordre était tel qu'il put rester quinze jours dans un de nos cantonnements et y recevoir des visites de nombreux officiers, sans que le général de division, le comte d’Autichamp, soupçonnât seulement sa présence. Les mêmes dispositions régnaient dans d’autres régiments. On ne parlait plus que du drapeau tricolore. € Il paraît certain que la plupart des généraux et des officiers supérieurs de la division Bourke étaient de la conspiration; que le général Guilleminot luimême était favorable au mouvement et que, de l’aveu du général Vallin, l’avant-garde devait passer sous le drapeau tricolore. Mais des indiscrétions avaient été commises; les indications les plus précises étaient parvenues au quartier-général; et, dans la nuit du 5 au 6, on avait fait filer sur les derrières six bataillons dévoués à la Révolution. Dès lors, le général Vallin s'était trouvé isolé, et, pour ne pas justifier les soupçons, il n'avait plus eu qu’à agir comme il avait fait (1). »

En pareille matière, il est difficile de se prononcer. L’attitude du général Vallin, même avant le 6 avril,

ne confirme pas les sentiments qu’on lui prête, et ,

(1) Histoire de la Révolution française de 1814 à 1830, par Dulaure, t. vu, ch. 21. Le tome vir est d’un dépulé nommé Auguis. 8 vol. in-8°, 1838,