Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1823) 279

Armand Carrel était mieux placé pour juger comme il l’a fait plus tard, et comme nous le verrons plus loin. La vérité paraît être dans ce que dit le brave et judicieux général Pelleport, qui commandait la 2° brigade du corps de Molitor.

« On a beaucoup parlé dans le temps de l'esprit soi-disant libéral qui animait l’armée des Pyrénées. On a même affirmé que les états-majors étaient dans le complot qui échoua faute d'énergie. Je n'ai jamais pu savoir au juste ce qu’il y avait de vrai dans cette assertion. Je crois bien toutefois que les conspirateurs de l’époque essayaient de saisir cette occasion pour entraîner l’armée à faire, comme ils disaient, demi-tour en arrière; mais que l'importance de cette tentative que l’armée, toujours fidèle à son drapeau, fit échouer par sa froide attitude, fut, des deux côtés, exagérée (1). »

En attendant, personne ne voulait prendre l'iniliative du mouvement. Les uns promettaient seule. ment de se déclarer dès qu’un bataillon aurait arboré le drapeau tricolore; les autres voulaient attendre un soulèvement plus étendu; bref, on décida que le signal serait donné par les Français réfugiés en Es-

pagne.

(1) Souvenirs militaires du général Pelleport, 2 vol. in-8, 1857, t. u, ch. 6. Tout le chapitre est consacré à l’expédition de 1823, et principalement aux opérations du corps de Molitor.