Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

282 LES COMPLOTS MILITAIRES

L'affaire bizarre du chef d'escadron de Lostende, aide-de-camp du général Guilleminot, acheva de mettre le gouvernement sur ses gardes.

Les ultras ne pouvaient pardonner au duc d'Angoulême le major-général qu'il avait choisi. Il fallait perdre le général Guilleminot. Mais comment ? En faisant croire qu’il était d'accord avec les conspirateurs de l’armée des Pyrénées.

Le 21 mars prirent place dans la diligence de Paris à Bayonne plusieurs voyageurs dénoncés à la police comme délégués par les sociétés secrètes pour soulever les troupes. C'étaient le général Piat et plusieurs officiers en inactivité comme lui, Sneck, Vieux, dit La Marine, Robert, etc. En même temps était déposée une caisse à destination de Bayonne, qui contenait quatre habits d’officier-général, trois paires d’épaulettes en or, des boutons à l’aigle, des cocardes tricolores, et une aigle de l'armée impériale, Sur cette caisse, on avait mis l'adresse du chef d’escadron de Lostende, premier aide-de-camp du major-général.

« Tout cela, écrit Pasquier, avait été préparé et exécuté, J'en at eu la certitude, par les soins d’un sieur Hinaux, commissaire central à la préfecture de police, aidé par le commissaire de police de SaintThomas d'Aquin, nommé Genaudet, et un officier de

çaise en Espagne, » musique de L. Jadin, gouverneur des pages du roi. Dédié à S. A. R. Mgr le duc d'Angoulême.