Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1823) 283

paix nommé Morlot. La caisse, suivant le plan convenu, ne devait être visitée qu'à Bordeaux par un sieur Tessières de Boisbertrand, commissaire général de police. Et on devait faire grand bruit de la découverte, afin qu'il fût impossible au duc d'Angoulème de conserver sa confiance au général Guilleminot (1). »

Les voyageurs furent arrêtés à peu de distance de Paris. Mais, par suite d’un malentendu, la caisse fut rapportée à la préfecture de police. On l’ouvrit dans la nuit, on en fit l'inventaire, et dès le lendemain matin, 22, le directeur de la police, Franchet, adressait un rapport au ministère sur la grande Conspiration de l'armée des Pyrénées, et on envoyait l’ordre d’arrêter Lostende, à Bayonne.

L’arrestation eut lieu le 25. Lostende put se justifier. Mais le général Guilleminot se plaignit hautement, et quand le duc d'Angoulême arriva à Bayonne, le 30 mars, il trouva tout le monde en émoi.

Ce n’était pas tout. Le Conseil des ministres avait décidé de remplacer Guilleminot comme major-général par le duc de Bellune, ministre de la guerre. Vil lèle, qui n’aimait pas son collègue, saisissait l’occa-

(x) Pasquier, Mémoires, t. v, ch. 19. — Vaulabelle dit que Vieux reconnut que l’adresse de la caisse était de sa main. C’est une erreur, à moins de supposer que Vieux était de connivence

avec la police, ce qui serait possible. D'ailleurs, le récit de Vaulabelle dénature complètement l'incident.