Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1823) 285

prétexte d’éloigner le général Guilleminot dont je suis très satisfait. » Victor fut tellement déconcerté par cette réception — et cette déception — qu’il en perdit la tête et qu’il parut admettre les reproches qui s’élevèrent alors contre son administration.

En effet, au dernier moment, on prétendit que l’administration de la guerre et l'intendant général de l’armée, Sicard, n’avaient pas su préparer les approvisionnements nécessaires à l’expédition. On fut forcé de passer avec le célèbre fournisseur Ouvrard, aussi habile que décrié, des marchés onéreux qui ont soulevé de vives discussions (1).

Les marchés furent signés dans la nuit du 5 au G avril. Victor, qui se faisait passer pour malade, les ratifia tout en protestant, et en rejetant la responsabilité sur les chefs de son administration qu'il parlait de faire poursuivre, etc. Il quitta Bayonne pour ren-

trer à Paris, le 14, et reprendre possession du minis-

(1) Je me borne à signaler cette affaire, qui fit alors tant de bruit, sans y insister, ce qui n’est pas de mon sujet.

On pourra consulter les ouvrages suivants : Administration militaire de l’armée des Pyrénées, du 28 janvier au 21 avril 1823, par Sicard, intendant général. Paris, 1823, in-4e, et Réponse au mémoire de M. Sicard, par de Perceval, ex-intendant général de l'administration de la guerre. Paris, 1826. — Mémoire du duc de Bellune sur les marchés Ouvrard, 1826. — Revue impartiale des opérations administratives de la campagne de 1823, principalement relatives aux marchés des subsistances et transports, par le lieutenant-colonel d’Aulnois, ancien inspecteur-général des subsistances des armtes. Paris, 1826, in-40, — Enfin et surtout les curieux Mémoires de G.-J. Ouvrard, sur sa vie et ses opéralions financières, 3 vol. Paris, 1826-1827, in-&,