Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

286 LES COMPLOTS MILITAIRES

tère. Digeon, qui n’avait fait qu’y passer, fut dédommagé par le titre et le traitement de ministre d'État. Comme l'affaire Lostende, tout en tournant à la confusion des ultras, avait ouvert les yeux sur les menées des conspirateurs, on décida d'y soustraire l’armée le plus tôt possible. Les marchés signés, l’ordre fut donné sur toute la ligne de franchir la frontière, le 7 avril au matin.

L’heure était venue d'agir pour les réfugiés.

En apprenant l'arrestation de Lostende, dont la nouvelle lui parvint le 28, Fabvier avait aussitôt quitté nos cantonnements, passé la frontière et gagné Saint-Sébastien. C’est là qu’il avait donné rendez-vous aux proscrits de France et d'Italie. Mais sa déception fut profonde. Au lieu d’un corps de 7 à 800 hommes qu'il y comptait voir, sur la foi des comités de Paris, il ne trouva qu’un peu plus de150 hommes, partagés en deux compagnies : l’une, d'environ 120 Français, sous Caron, l'ancien commandant du 5° de ligne à Marseille, qui se donnait le nom de Legros; l’autre de 4o à 50 Piémontais. La discorde avait d’ailleurs éclaté parmi les réfugiés ; les uns bonapartistes, les autres républicains. Tandis que les uns étaient au rendez-vous, les autres étaient encore à Bilbao ou dans l’intérieur de la Péninsule.

Le temps manquait pour attendre et pour prêcher

l’union. Fabvier ne put qu'emplover ce qu'il avait