Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA RESTAURATION ET L'ARMÉE 25

tement, ils n’admettaient que l’enrôlement volontaire. L’avancement, ils voulaient le faire dépendre uniquement du roi. Dans la réserve, ce qu’ils repoussaient surtout, c’étaient les anciens soldats de l’Empire. La discussion générale fut close le 26 janvier 1818.

Ce jour-là, le ministre de la guerre, qui avait eu le tort de mettre sa signature à l'ordonnance du 16 juillet, dirigée contre ses compagnons de fatigues et de gloire, plaida noblement leur cause. Après avoir répondu à toutes les attaques contre les dispositions organiques de la loi, il dit, en parlant de la réserve :

« Des craintes mal déguisées, bien qu'exprimées avec une sorte d’embarras, ont porté quelquesorateurs à repousser l'institution deslégionnaires vétérans, non à cause de l'institution en elle-même, mais à cause des hommes qui seront appelés les premiers à y prendre place. La franchise est ici un devoir, car la question que nous agitons au sujet de l’armée est une question nationale.

«Il s’agit de savoir s’il existe parmi nous deux armées, deux nations, dont l’une sera frappée d’anathème et regardée comme indigne de servir le roi et la France. Et pour me renfermer dans ce qui me regarde directement, il s’agit de savoir si nous appellerons encore à la défense de la patrie les soldats qui ont fait sa gloire, ou si nous les déclarerons à jamais

dangereux pour son repos.