Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA BIDASSOA (1823) 289

bac aurait abordé, les deux compagnies s’en saisiraient, le ramèneraient sur larive droite, et se jetteraient sur nos avant-postes aux cris de: Vive la liberté !

Le 6 avril, à dix heures du matin, la colonne quitta run, partagée en trois détachements. Le premier, composé d'officiers, était commandé par Fabvier luimême ; le second était sous les ordres de Caron: le troisième, formé des Piémontais. Les hommes avaient revêtu l’uniforme des grenadiers et des chasseurs à pied de l’ancienne garde impériale ; tous portaient la cocarde tricolore, et marchaient précédés d’un drapeau tricolore porté par le lieutenant Marotte. Contrairement aux calculs de Fabvier, la diligence de Bayonne ayant passé plus tôt que d’ordinaire, le bac était ramené sur la rive française, lorsque la colonne arriva au bord de l’eau.

Cependant, la mer baissait, et on pouvait espérer de passer à gué, dansune heure. Les réfugiés s’étaient arrêtés auprès de la culée du pont détruit, comme avait fait quelques jours auparavant le régiment espagnol. Is agitaient leur drapeau et chantaient la Marsetllaise. Une pièce de canon, chargée à mitraille, servie par quelques artilleurs et soutenue par un régiment d'infanterie, occupait la culée opposée. La courte distance qui sépare les deux rives permettait

de distinguer les moindres mouvements et d’entendre

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