Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
LA COROGNE (1893) 293
mandée par le premier Prince du sang ! Cela suffit pour donner la mesure de ceux qui nous gouvernent. Au reste, ce premier coup de canon est parvenu à son adresse ; il a frappé des Français, et c’est à Ja France, à ses institutions, à sa liberté que les Bourbons font la guerre. » (Correspondance, t. n.)
Et Corcelles écrira plus tard : « Le canon de la Bidassoa acheva de briser les associations. … Le parti révolutionnaire avait besoin de l’armée, il ne l'avait plus (1). »
D'ailleurs l’armée française de 1823 était-elle cçapable de se « prononcer » comme avait fait l’armée espagnole de 1820? Ce n’est pas l'avis d’un homme qui la connaissait bien et qui n’est pas suspect de faveur pour les Bourbons.
Dans un article publié quelques années après, A. Carrel analysait les éléments de l'armée d’Espagne, et n'y trouvait rien qui pût justifier de coupables espérances (2).
D'abord, il y restait très peu de soldats de l’'Em-
pire. Q Il n’y avait plus de vieux soldats dans l’armée
(1) Documents pour servir à l'histoire des conspirations, 1831.
(2) Revue française. Mai 1828.— Armand Garrel, né à Rouen, en 1800. Elève à l'école militairede Saint-Cyr,lieutenantau 29° de ligne lors des complots de l'Est. Changé derégiment et démissionnaire en 1823, ils’était rendu en Espagne et nous le retrouverons en Catalogne. Rédacteur au Globe, à la Revue française, ete., fondateur du National (janvier 1830),il nous promettait un brillant écrivain. Tout le monde sait qu’il fut tué en duel, par Emile de Girardin (juillet 1836).