Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LA COROGNE (1823) | 9295

mée française entra en Espagne. Le 1°" et le »° corps par Irun ; le 3e (Hohenlohe; déboucha en Navarre par le col de Roncevaux. Le 4° (Moncey) ne devait commencer son mouvement que lorsque l’armée serait en ligne sur l’'Èbre.

Le 11, le duc d'Angoulême était à Tolosa. Le lendemain, il détacha le 2° corps (Molitor) sur l’Ebre, afin d’assurer la communication entre son armée et celle de Moncey. Molitor traversa la Navarre, atteignit l'Ébre, et le descendit tranquillement jusqu’à Sarragosse, où il arriva le 26. C’est au son des cloches et aux acclamations des habitants qu'il entra dans cette ville qu'il nous avait fallu emporter, en 1809, au prix d’un siège formidable.

Maîtres de la ligne de l'Èbre, qu'allions-nous faire? Beaucoup inclinaient, — et Villèle et Victor étaient du nombre, — pour qu'on s’y élablft solidement, qu’on couvrît les derrières de l’armée, et qu’on attendît que Moncey se fût emparé de toute la partie de la Catalogne qui est sur la rive gauche du fleuve. On pouvait alors espérer que les chefs du gouvernement constitutionnel feraient leur soumission, et que le but que nous poursuivions serait atteint à peu de frais.

Mais ce n’était pas le compte des royalistes ardents. Ils voulaient aller jusqu’au bout, écraser la révolution

espagnole, et restaurer Ferdinand VII, comme on