Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
296 LES COMPLOTS MILITAIRES
avait restauré Louis XVIII. Ils étaient appuyés par la noblesse qui peuplait l'état-major et qui entourait le généralissime. Celui-ci était du même avis. Il fallut donc s’enfoncer dans l’intérieur de la Péninsule.
L'Espagne avait attendu notre invasion pour rompre avec nous. Le 23 avril, un décret des Cortès appelait aux armes tout le pays, et enjoignait aux autorités « de combattre l'invasion par terre et par mer ». Tout Espagnol fut autorisé à lever des corps francs, ou querillas, dans les provinces envahies, et les étrangers furent admis à former un corps spécial appelé légion libérale étrangère.
Les troupes de ligne qui nous étaient opposées s’élevaient à environ 130.000 hommes, partagés entre quatre armées : l’armée d'opérations sous Ballesteros, l’armée du centre sous l’Abisbal, l’armée de Galice sous Morillo, l’armée de Catalogne sous Mina.
Les places étaient bien garnies; les soldats étaient braves; les chefs, qui avaient tous servi dans la guerre de l'Indépendance, auraient pu lutter contre nous avec des chances de succès. Mais il arriva le contraire de ce qu'on avait vu sous l’Empire. Sous l’Empire, c'était le peuple qui s'était soulevé contre nous, à la voix des curés et des moines. En 1823, c'est lui qui nous accueillit et nous aida, tandis que la bourgeoisie et les hautes classes défendaient la cause libérale,
En outre, le calcul des constitutionnels se trouva