Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

L'INSURRECTION DE LA TRIBUNE 47

armée, les plus suspects à la Restauration, ceux qui étaient honorés de la plus constante sollicitude de la police, étaient, à Paris : les généraux Berton, Merlin, Pajol, Piat, Solignac et quelques autres; les colonels Alix, brave et entreprenant, un des agents de la propagande dans l'Ouest; Barbier-Dufay, turbulent et bretteur, qui avait tué en duel un officier des gardes du corps, et blessa grièvement le général Montélégier ; Bourbaki, d’origine grecque et tué plus tard au service de la Grèce; Combes, Dentzel, Fabvier, Ordener, dont les dragons avaient sabré si vigoureusement les Russes au pied de Montmartre, le 30 avril 1814; Pailhès, Sauzet, Simon-Lorière, et surtout le légendaire Touquet, Touquet qui publiait une édition de la Charte à un sou, qui reproduisait la Charte sur le couvercle des tabatières qui portaient son nom, Touquet qui désolait le gouvernement de la fertilité de ses inventions baroques et malveillantes.

Ces «anciens braves » avaient leur tenue, leurs cafés, leurs journaux.

Leur costume, on le connaît. C'était le chapeau dit Bolivar, aux larges ailes, la longue redingote bleue, pincée à la taille et militairement boutonnée, épanouie d’un éclatant ruban rouge, quand elle n'était pas fleurie d’un œillet rouge où d’un bouquet de

violettes (1) ; la cravate noire et le pantalon à la hou-

(x) Napoléon, le Petit tondu, étaitencore, depuis 1815, le Père