Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
L'INSURRECTION DE LA TRIBUNE 55
puis la promesse de succéder ensuite à Louis XVIII.
Le comité directeur de l'opposition libérale, dans lequel, avec Lafayette et Voyer d’Argenson, figuraient les généraux Tarayre, de Thiard, Corbineau, Merlin, entendit lémissaire du prince d'Orange qui lui fut amené par Voyer d’Argenson. Le prince avait des chances de succès. Mais pouvait-il être accepté par des généraux ? Le prince avait été un de nos adversaires de Waterloo. En outre, quand on reprochait aux Bourbons d'être revenus dans les bagages de l'étranger, comme le faisait l'opposition, il était difficile de rouvrir aux étrangers les portes de la France.
Lafayette fut chargé de répondre à ces offres, mais il fit attendre sa réponse. Ces retards allaient mal à l'impatience de certains réfugiés de Bruxelles ; des indiscrétions furent commises, le roi des Pays-Bas fut averti, et, peu disposé à seconder l'ambition de son fils, il l'invita à voyager, pour changer d'air.
L’impossibilité de recourir à l'intervention étrangère força les ennemis des Bourbons à se grouper derrière l'opposition libérale de la Chambre des députés. Les historiens l’ont fait observer, et justement, l'opposition libérale sous la Restauration s’est, pendant quelques années, confondue avec le bonapartisme. Mais le courant était plus fort qu’elle. C’est en
vain que des esprits élevés comme Royer-Collard, des