Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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les (je ne sais trop pourquoi) et où s’entassent les vilenies, il y a peu de lecture plus répugnante que celle de quelques imprimés que des policiers nous ont laissés sur cette administration, après s’être docilement pliés à toutes ses exigences. On est écœuré de la malpropreté où tombent et se complaisent des pratiques politiques qui résistent à toutes les révolutions, et qui n’ont pas aussi complètement disparu qu’on pourrait le croire. Car les gouvernements changent, mais la bassesse humaine est éternelle (r).

Aussi trouve-t-on la main de la police dans la plupart des complots de ce temps.

Sans parler des coquetiers séditieux (parce qu'ils affectaient la figure de Napoléon) qui avaient été

lancés dans le commerce par un agent inventif, de

(1) Le Livre noir de MM. Delaveau et Franchet ou Répertoire alphabétique de la police politique sous le ministère déplorable. Ouvrage imprimé d’après les registres de l’administration. Paris, 4 vol. in-8, 1829.

On y trouve. en efet, la liste alphabétique des principaux personnages soumis à la surveillance, et particulièrement des anciens officiers, par exemple: Alix, Berton, les colonels Bourbaki et Braud; Clauzel, Dentzel, Fabvier, le banquier Hainguerlot, noté pour ses relations bonapartistes, La Fayette, Laffite, le capitaine Maillet, Manuel, Marbot (Adolphe), ex-chef d'escadrons, frère de l’auteur des Mémoires, général Merlin, capitaine Persat, général Piat, Poisson, ex-chef d’escadrons, duc de Rovigo, colonel Seruzier, etc.

Ces renseignements concordent avec ceux qu’on trouve dans Froment, La Police dévoilée depuis la Restauration, »e éd., 3 vol. in-8°, 1830. (Froment avait été chef de brigade, attaché au cabinet du préfet Delaveau.)