Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

82 LES COMPLOTS MILITAIRES

France, s'étaient attachés au service du château... »

Ce que Pasquier n'ajoute pas, c'est que, tout inoffensive qu'elle ait paru à Jacquinot, l’'Épingle noire donna naissance à un procès terminé par une condamnation capitale.

On arrêta, en effet, dans le courant de 1816, deux anciens adjudants du génie, Monier et Thomas. Monier (Charles), qui avait accompagné Napoléon à lPîle d’Elbe, était accusé de complot en général et, en particulier, d'avoir voulu s'emparer du fort de Vincennes. Tous les deux comparurent devant la cour d’assises de la Seine, le 19 et le 20 septembre. Malgré l’absence de preuves sérieuses, Monier fut condamné à mort. On lui avait demandé vainement des révélations qu'il lui était impossible de faire puisqu'il ne savait rien. Thomas fut acquitté (x).

Le 22 octobre suivant, l’échafaud était dressé sur la place de Grève et Monier allait y être conduit, lorsqu'il lui vint l’idée in extremis de dénoncer un capitaine à la demi-solde, du nom de Contremoulin. Cet expédient le sauva. L’échafaud fut démoli, et la foule qui attendait se dispersa.

Contremoulin fut arrêté. Après une longue détention, on lui adjoignit comme complices, Dufresne,

ex-chef de bataillon, Duclos, ancien officier-payeur

(x) Moniteur.