Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

84 LES COMPLOTS MILITAIRES

Qu’avaient-ils donc commis de si épouvantable? Ils avaient distribué, presque publiquement, des milliers de cartes, frappées d’un cachet gravé par Tolleron, et dont un triangle maçonnique était le principal ornement, avec ces trois mots: union, honneur, patrie. Ils avaient, en outre, répandu une proclamation qui débutait ainsi : «Français ! nous sommes arrivés au terme du malheur; amis du peuple, dont nous faisons partie, nous avons lu dans l'âme de nos frères. Nous nous sommes empressés de prendre les mesures les plus sages et les plus certaines pour la chute entière des Bourbons. Que les patriotes de l'intérieur se rassurent : nous veillons au salut de tous. » Maïs le reste était un tissu des banalités les plus niaisement déclamatoires. Enfin, ce qui paraissait plus grave, on leur attribuait un vague projet de destruction du palais des Tuileries, où habitait la famille royale.

Ce complot était l’œuvre d'un vulgaire policier, nommé Scheltein, qui demeura introuvable pendant les débats. Ces conspirateurs de 1816 n'étaient que des imbéciles. C’étaient des anarchistes, dit sévèrement Pasquier. On l'était alors à peu de frais.

La police fut étrangère à la conspiration Didier, de Grenoble, dont la répression a laissé une tache sanglante sur la mémoire du général Donnadieu,

d'auteur et sans date. Cf. Lubis, t. iv; Vaulabelle, 1v, ch. 3, et le Moniteur pour les débats.