Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES PREMIERS COMPLOTS Sÿ

commandant de la division militaire, et du baron Decazes, alors ministre de la police (1).

Il yétaitentré beaucoup d'anciens soldats et officiers en retraite ou à demi-solde, très nombreux dans cette patriotique province de Dauphiné, dont les sentiments s'étaient fait jour avec tant d'éclat lors du retour de l'ile d'Elbe. Mais Paul Didier, ancien avocat, ancien directeur de l’école de droit de Grenoble, esprit ardent et inquiet, tour à tour bonapartiste et royaliste, et mécontent des Bourbons, tout en parlant de Napoléon II et en annonçant l’arrivée prochaine de Marie-Louise, travaillait pour le duc d'Orléans. Il donnait d’ailleurs à son entreprise des proportions qu'elle n'avait pas.

Il avait projeté de s'emparer de Grenoble en jetant sur la ville des bandes de paysans, descendues à la fois de la vallée du Drac, du massif de la Grande-

Chartreuse, de la vallée du Graisivaudan, et dont

(x) Elle est retracée avec un intérêt dramatique par Vaulabelle (1v, ch. 2), qui a puisé à deux sources principales : Paul Didier et la Conspiration de 1816, par Ducoin, Paris, 1844, et Histoire de la conspiration de Grenoble, par Joseph Rey, Grenoble, 1847.

Mais il a paru plus tard, à Grenoble, un opuscule curieux et très rare, qui complète les précédents : S. de Planta (1750-1839), par Albert du Boys, ancien magistrat, 1872, in-8°. Sébastien de Pianta, que nous allons voir à l’œuvre, était grand-prévôt de l'Isère, c'est-à-dire qu'il faisait les fonctions de juge d’instruction et de ministère public à la cour prévôtale.

Sur cet épisode, on peut consulter encore Rochas, Biographie du Dauphiné. Didier était né à Upie (Drôme), en 1758.