Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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l’action était combinée avec un mouvement de l’intérieur. Dans la ville, en effet, on comptait plus de 400 affiliés, et on faisait espérer la défection de la légion de l'Isère, dont les cadres étaient réduits à 4 ou 500 hommes, et dont plusieurs sous-officiers étaient gagnés. Drouet d’Erlon, alors réfugié en Suisse et dévoué, comme on le savait par le complot du Nord (1815), à la famille d'Orléans, était prêt à passer la frontière et à prendre le commandement militaire de linsurrection, dès qu'elle serait maîtresse de Grenoble. Le mouvement était convenu pour la nuit du 4 au 5 mai. Mais il futéventé. Déjà Donnadieu avait obtenu du ministère de la guerre de renforcer la garnison. Dans la soirée du 4, plusieurs des conjurés de la ville furent arrêtés, et parmi eux l’énergique lieutenant Arribert qui s’était chargé précisément de surprendre et de garder Donnadieu. Les autres purent s’enfuir, quelques heures avant le moment fixé pour l'attaque. Les bandes formées dans la montagne, principalement au Bourg-d’'Oisans et à La Mure, n’en descendirent pas moins sur Grenoble pendant la nuit, et se présentèrent aux portes de la ville, sous la conduite de Didier. Au lieu de leurs amis, elles y trouvèrent les troupes. Après une courte fusillade, elles se dispersèrent. Cette tentative n'avait coûté de sang qu'aux insur-